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Pourquoi je propose des téléconsultations… pendant la période de confinement

Dernière mise à jour : 30 oct. 2020

Il y a encore (très) peu de temps je tenais le discours ferme que pour moi un psychologue ne pouvait pas faire un travail de qualité via la téléconsultation. En effet, dans la relation thérapeutique beaucoup d’éléments transitent par la communication non verbale: le silence, la manière de respirer, de chercher ses mots, la façon d’entrer en consultations… Le fameux « hic et nunc », soit « ici et maintenant » ; la téléconsultation mettant en péril « l’ici ».


Et puis … le confinement.


Comme pour beaucoup, l’annonce du confinement m’a conduite à prendre des décisions rapides et radicales concernant mon activité: pour moi cela consistait à fermer le cabinet et prévenir tous mes patients du report de leurs rendez-vous à une date non définissable. Et puis cette question d’un patient, inquiet de ne plus avoir sa béquille : «pendant le confinement proposez-vous la téléconsultation ?», premier déclencheur mettant à mal la rigidité de ma position antérieure.

Une discussion anodine avec une consoeur continuera de me faire cheminer: nous étions d’accord sur le fait que le confinement allait laisser des traces et que certaines personnes auraient un important travail personnel à mener pour gérer les angoisses et traumatismes générés ou révélés par cette période. Essayer de réparer ce qui aura été cassé en quelque sorte ; mais pourquoi attendre que la cassure n’advienne si on peut essayer d’en limiter sa genèse ? Accompagner au plus tôt pour réduire les conséquences.


J’ai donc décidé de sauter le pas, de tester la téléconsultation pour en évaluer son éventuel intérêt en cette période particulière. Une fois la solution numérique mise en place (le respect de la confidentialité étant fondamental) et l'espace de travail clôt installé chez moi, j'ai pu me lancer dans l'expérience. Après un grand sentiment d'étrangeté, les repères reviennent, mon attention est centrée sur le patient et sur ce qu'il exprime avec ses mots car l'accès à son expression non verbale est très limité par le cadre de la sa webcam. C'est un exercice intéressant qui amène à interroger sa pratique.

 

Cette expérience me conforte à poursuivre la téléconsultation durant la période de confinement. Pour autant, je reste très sceptique par rapport aux entreprises qui souhaitent faire de la téléconsultation la norme de demain : la distance et le média informatique sont un tiers non négligeable dans la relation, la volonté et la mise en mouvement pour venir en séance font partie du processus, les petits mots qui échappent dans un soupir et que seule une oreille attentive pourra saisir risquent de se perdre en court de route…  Je pense que la téléconsultation est une réponse adaptée pour mettre en place un soutien et un accompagnement en période où la rencontre n'est pas possible en cabinet, mais ne pourra pas totalement la remplacer.


Voilà pourquoi j’ai décidé d’ouvrir ma pratique à la téléconsultation… pendant la période de confinement.



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