Ce jeudi 27 mars 2025 j'ai l'honneur de coanimer ce Café Citoyen au nom du réseau Souffrance et Travail sur la thématique du burn-out aux côtés de Michaël Prieux, inspecteur du travail.
Voici quelques éléments qui seront abordés lors de cette soirée:
« Le burn-out est toujours l’expression individuelle d’un dysfonctionnement organisationnel » Adrien Chignard
Principales causes organisationnelles du burn-out :
Selon le rapport Gollac les 6 catégories de RPS pouvant générer du burn-out sont : intensité et organisation du travail (surcharge de travail, imprécision des missions, objectifs irréalistes…) ; exigences émotionnelles importantes avec confrontation à la souffrance, à la mort, dissonance émotionnelle ; faible autonomie et marge de manœuvre ; relations dans le travail (conflits interpersonnels, manque de soutien du collectif de travail, management délétère…) ; conflits de valeurs ; insécurité de l’emploi.
Néanmoins les organisations du travail actuelles sont marquées par un courant gestionnaire, le culte de l’urgence, le délitement du collectif de travail et l’hyper-individualisation, la précarité subjective…
Reconnaitre les signaux cliniques du burn-out :
Le burnout n’est pas une nouvelle catégorie de maladie psychiatrique mais une spirale dangereuse susceptible de conduire au basculement dans la maladie – dépression ou maladie somatique – et à la désinsertion sur le plan professionnel, social et familial.
C’est la reconnaissance qui permet à la souffrance, inhérente à la rencontre avec le réel du travail, de prendre sens et de pouvoir être transformée en plaisir. C’est également par la reconnaissance que le travail peut tenir ses « promesses» en termes d’accomplissement de soi, puisque, à partir des jugements de reconnaissance portés sur le faire, dans un second temps la reconnaissance du travail accompli peut s’inscrire au niveau de la personnalité en termes de gain dans le registre de l’identité.
On distingue 4 stades d’évolution de la fatigue jusqu’à l’épuisement professionnel :
- Stade 1 : la réponse de l’organisme reste dans les limites physiologiques. La fatigue disparaît avec le repos
- Stade 2 : l’effort se prolonge ou se répète à une cadence telle que les mécanismes de récupération ne peuvent que s’amorcer, le sujet évolue vers le surmenage
- Stade 3 : l’évolution pathologique provoque troubles digestifs, douleurs diffuses, amaigrissement, irritabilité, dépression, troubles du sommeil, lassitude au réveil, recours au coup de fouet des stimulants pour tenir
- Stade 4 : au stade de l’épuisement, l’organisme capitule devant les facteurs d’agression. C’est la destruction des mécanismes régulateurs et l’apparition de dommages irréversibles.
Le burn out n’est pas un dépassement du seuil de « la fatigue ordinaire » : la même quantité d’énergie dépensée dans une activité choisie ne produira pas l’effet dévastateur que celui de l’activité contrainte professionnelle.
Le burn-out ne concerne que l’activité professionnelle, voire quelquefois seulement telle tâche dans le travail, là où la fatigue touche l’ensemble des activités, notamment dans la dépression.
Le burn-out n’est pas amélioré seulement par le repos : suspendu par l’éloignement du contexte professionnel, l’épuisement revient dès l’instant de la reprise de travail dans les mêmes conditions
Sources :
Le burn-out pour les Nuls, Marie Pezé
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